Description : La recherche clinique s’adresse le plus souvent à des patients hospitalisés ce qui
restreint la population sur laquelle pourrait être réalisée des études interventionnelles
ou observationnelles. Le recrutement de patients pourrait être effectué chez le médecin
généraliste (MG), professionnel de santé de premier recours. Objectif. Identifier
les MG souhaitant participer à la recherche en médecine générale. Caractériser les
facteurs favorisant ou limitant la volonté de participer à la recherche clinique pour
le MG. Identifier les préférences de thématiques de recherche des MG. Méthode. Etude
observationnelle transversale dans la région Normandie auprès de l’ensemble des MG
installés et remplaçants exerçant une activité de consultation de médecine générale.
Envoi d’un auto-questionnaire par voies postale et électronique. Ont été recueillies
les caractéristiques sociodémographiques des MG, leurs expériences et leurs souhaits
vis à vis de la recherche, et en cas de refus les motifs de non-participation. Résultats.
489 questionnaires ont été analysés avec un taux de réponses de 16,3 %. 246 MG (50,3
%) se sont montrés intéressés pour participer à la recherche. Les deux principales
conditions de participation étaient la pertinence du sujet de l’étude pour la pratique
clinique (80,5 %) et le retour d’information des résultats de l’étude (80,1 %). 243
MG (49,7 %) ont refusé de participer à la recherche. Les trois principales raisons
étaient le manque de temps (79,4 %), la lourdeur administrative (43,6 %) et le manque
de formation à la recherche (23,4 %). D’après l’analyse multivariée, l’âge entre 27
et 34 ans (OR (odds ratio) 2,86, IC (intervalle de confiance) 95 % [1,40-5,84] p
0,004) et le statut de maître de stage universitaire (MSU) (OR 2,41, IC 95 % [1,45-3,87]
p 0,001) sont deux facteurs influençant la participation à la recherche de manière
significative. L’âge entre 60 et 70 ans (OR 0,53, IC 95 % [0,29-0,96] p 0,03) et
le statut de remplaçant (OR 0,40, IC 95 % [0,16-0,962] p 0,04) ne favorisent pas
la participation à la recherche. Conclusion. L’inclusion des remplaçants et l’exhaustivité
de l’envoi des questionnaires à une échelle régionale font partie des points forts
de notre étude. Les jeunes MG et les MSU sont plus susceptibles de participer à la
recherche ; au contraire, les MG plus âgés (60-70 ans) et les remplaçants ne le sont
pas. Les MG doivent être sollicités en fonction de leurs souhaits afin d’obtenir une
meilleure implication.;