Description : Objectifs et méthodes – Cette étude a pour but d’évaluer la fréquence des violences
fondées sur le genre parmi les personnes exilées suivies au Comité pour la santé des
exilés (Comede), les caractéristiques des victimes, ainsi que l’impact de ces violences
sur la santé. Elle se fonde sur des données recueillies auprès des 2 065 femmes, dont
449 femmes enceintes, et 3 816 hommes ayant bénéficié d’un bilan de santé et d’un
suivi médical au Centre de santé du Comede entre 2012 et 2017, ainsi que des personnes
suivies en psychothérapie. Résultats et discussion – Entre 2012 et 2017 au Comede,
des antécédents de violences de genre ont été retrouvés chez 30% des femmes et 4%
des hommes. Ces violences sont plus fréquentes chez les jeunes et chez les exilés
originaires d’Afrique subsaharienne. Elles sont très liées à la situation de vulnérabilité
sociale, en particulier une partie des viols subis par les femmes ayant lieu en France.
Les troubles psychiques graves sont particulièrement fréquents parmi les victimes
(59% des femmes et 84,9% des hommes) et sévères sur le plan clinique, plus des trois
quarts des patients concernés souffrant de syndromes psychotraumatiques et de traumas
complexes. Les victimes de violence fondées sur le genre sont également plus souvent
atteintes d’infection par le VIH et relèvent plus souvent d’une prise en charge pluridisciplinaire,
incluant des soins ostéopathiques. Ces résultats corroborent en partie d’autres travaux
réalisés sur le sujet, ces violences apparaissant notamment plus fréquentes parmi
les femmes et plus sévères parmi les hommes exilés.;