Description : Notre étude avait pour objectifs d'évaluer l'exposition chronique du fœtus aux pesticides
et d'en étudier l'impact sur ses fonctions neurophysiologiques du nouveau-né prématuré.
L'évaluation de l'exposition aux pesticides des enfants a été réalisée par questionnaire
d'exposition maternelle et par le dosage de certains pesticides dans le méconium des
nouveau-nés. Les paramètres hypniques et cardiovasculaires ont été obtenus lors d’une
polysomnographie nocturne. La sensibilité des chémorécepteurs périphériques a été
évaluée par un test hypoxique (15% O2) réalisé dans chacun des stades de sommeil.
100% des nouveau-nés présentaient au moins un des pesticides recherchés dans leur
méconium, et pour 58,3% d’entre eux, plus de 3 substances ont été retrouvées. Nos
résultats ont montré un impact des pesticides sur la structure du sommeil avec un
temps de sommeil plus court (DMP), et une proportion de sommeil agité plus importante
et de sommeil calme plus faible (DEP). Les enfants avaient également un sommeil plus
fractionné lorsque les mamans étaient exposées aux pesticides par l'alimentation.
La ventilation de base était plus élevée en présence de DEP ( 18%) mais plus faible
en présence de DMDTP (-14%). La sensibilité des chémorécepteurs périphériques était
également plus faible chez les enfants exposés au DMDTP. Enfin, la balance sympatho-vagale
était perturbée par l'exposition aux pesticides. Nos résultats suggèrent que l'exposition
chronique in utero aux pesticides pourrait entrainer des dysfonctionnements des fonctions
neurovégétatives du nouveau-né prématuré les rendant plus vulnérables face à divers
stress cardio-ventilatoires;