Description : Contexte : Malgré la prévalence des violences conjugales (une femme sur dix), la méconnaissance
des professionnels de santé persiste. Il est nécessaire de sensibiliser un plus grand
nombre d’entre eux. La grossesse est un moment privilégié pour dépister les violences
conjugales, de par la fréquence des consultations et le climat de confiance établi
au cours du suivi. De plus, c’est une période propice à l’instauration et l’aggravation
de ces violences. L’objectif de ce travail était d’évaluer l’impact d’une sensibilisation
aux violences conjugales. Vivement la Méthode : Etude d’impact comparative avant/après,
monocentrique, réalisée de janvier 2018 à décembre 2018. Quatre-vingt-dix-neuf professionnels
de santé du réseau périnatal de Roubaix ont participé à une demi-journée de sensibilisation
sur trois dates différentes. Des questionnaires avant, après et à six mois de la formation
ont été utilisés pour évaluer les connaissances et les pratiques. Résultats: En pré-test,
91 questionnaires ont été analysés, 87 en post-test et 58 à six mois. Le taux de réponses
était de 64% à six mois. Concernant les connaissances globales, il y a eu 45% de bonnes
réponses en pré-test, 77% en post-test et 61% à six mois. Cette amélioration des connaissances
globales est significative entre le pré et le post-test (p 0,001) (n 87) et à six
mois (p 0,001) (n 58). A six mois de la formation, neuf participants sur dix signalent
des modifications de leurs pratiques (IC 95% [0,82-0,97] (n 58)). Le nombre de participants
posant systématiquement la question de l’existence de violences conjugales a doublé
significativement (p 0,039) (IC 95% [0,15-0,37]) (n 58). Les participants se sentent
davantage capables de repérer et prendre en charge une situation de violence conjugale
à six mois (p 0,001) (n 58). Les outils de prise en charge utilisés sont beaucoup
plus nombreux. Conclusion: Une sensibilisation des professionnels de santé aux violences
conjugales permet une amélioration des connaissances et un changement des pratiques
à six mois. Des études de grande ampleur sont nécessaires pour connaître le réel impact
sur la prise en charge des victimes.;