Description : Le syndrome sec de Gougerot Sjögren (SGS) est une maladie auto-immune chronique qui
présente des dommages progressifs et irréversibles des glandes exocrines lacrymales
et salivaires. Cette pathologie affecte entre 0.1 et 3 % de la population et est plus
commune chez les femmes avec un ratio de 9 femmes pour 1 homme. Dans la glande salivaire,
une infiltration lymphocytaire est observée et est associée avec la destruction de
l'épithélium sécrétoire, qui joue un rôle central dans l'initiation et le développement
du SGS. Le processus physiopathologique est loin d’être compris et semble dépendant
de phénomènes épigénétiques. En effet, des perturbations importantes de la méthylation
de l'ADN sont observées dans les cellules épithéliales en lien avec le niveau d’infiltration
lymphocytaire des glandes salivaires.L'objectif de ce travail est de mieux comprendre
les changements épigénétiques au cours du SGS et en particulier les défauts de méthylation/déméthylation
de l’ADN observés dans les Cellules Epithéliales de Glandes Salivaires (SGEC) et leurs
rôles dans le développement de la pathologie.Dans ce but, Une étude globale de la
méthylation de l'ADN a été réalisée après culture cellulaire destinée à isoler les
SGEC de patients SGS. La puce « human methylation 450k » d’Illumina utilisée couvre
plus de 485 000 sites CpG du génome. Des analysesbioinformatiques nous ont permis
d'obtenir un panel de gènes différentiellement méthylés. Nous avons ainsi mis en évidence
l’importance de la voie calcique (déméthylée, connue pour avoir un impact sur la salivation)
et de la voie WNT (hyperméthylée). De plus nous avons pu identifier une régulation
interféron et montrer l’importance d’un changement du type d'interféron (I à II) lors
de l’évolution vers un lymphome de type MALT. En outre, nous montrons qu’il existe
une inter-relation forte entre les processus épigénétiques et les facteurs génétiques
associés au SGS. Enfin la dernière partie de ce travail met en lumière l’implication
d’un environnement inflammatoire dans le contrôle du processus de méthylation/déméthylation
de l’ADN dans les cellules épithéliales.Ainsi, les altérations du méthylome des SGECs
pourraient contribuer à la pathophysiologie du SGS et à son évolution en un lymphome
du MALT, ceci en lien avec son environnement inflammatoire.;