Pneumopathie aiguë communautaire de l’adulte immunocompétent et fièvre Q : connaissances
et perceptions des médecins généralistes de Guyane française - CISMeF
Pneumopathie aiguë communautaire de l’adulte immunocompétent et fièvre Q : connaissances
et perceptions des médecins généralistes de Guyane françaiseDocument
Titre : Pneumopathie aiguë communautaire de l’adulte immunocompétent et fièvre Q : connaissances
et perceptions des médecins généralistes de Guyane française;
Description : INTRODUCTION : La fièvre Q (FQ), ou infection à Coxiellaburnetii, est décrite pour
la première fois en Guyane en 1955. Les pneumopathies aiguës communautaires (PAC)
représentent environ 90 % des FQ symptomatiques en Guyane française. Les médecins
généralistes (MG) étant en première ligne dans la prise en charge de ces deux pathologies,
l’objectif de cette thèse était d’évaluer les connaissances et perceptions des MG
de Guyane sur ces deux sujets liés. MÉTHODE : Un auto-questionnaire a été distribué
aux MG de Guyane entre février et juillet 2017. Ont été exclus de l’étude les MG exerçant
en milieu hospitalier. RÉSULTATS : Parmi les 113 MG identifiés sur la période d’étude,
54 (47,8%) ont répondu au questionnaire. La moyenne d’âge était de 47.9 ans ( 11.6)
et le sex ratio (H/F) de 1.25. En ce qui concerne les PAC, ils voyaient 5 PAC/ mois
pour 90.7% d’entre eux (49/54). Ainsi, 59.2% (32/54) prescrivaient systématiquement
une radiographie de thorax, 64.8% (35/54) utilisaient de l’amoxicilline chez un sujet
jeune sans antécédent particulier, et 77.8% (41/54) de l’amoxicilline acide clavulanique
chez un sujet âgé insuffisant cardiaque chronique. Enfin, 79.8%, (42/54) reconvoquaient
systématiquement les patients et un peu plus de la moitié les reconvoquaient à 48h
(24/42, 57.1%). Par contre, 75.9% (41/54) n’utilisaient pas de score de gravité et
61.1% (33/54) n’avaient pas pris connaissance des dernières recommandations. Les MG
les plus jeunes ( 40 ans) étaient significativement plus à jour dans le traitement
des PAC des sujets jeunes (p 0,014) ou des sujets âgés (p 0,04). En ce qui concerne
la FQ, les MG avaient des connaissances qu’ils ne mettaient pas forcément en pratique
en cas de PAC en Guyane. Les médecins généralistes de l’île de Cayenne (N 33, 61.1%)
par rapport aux médecins des autres communes ont répondu de façon significative que
l’incidence de la FQ en Guyane était en augmentation ces 20 dernières années (p 0.02),
qu’une échographie cardiaque trans-thoracique était nécessaire en cas de diagnostic
positif (p 0.011). Ils prescrivaient de façon significative des sérologies FQ une
fois par semaine ou par mois (p 0.001) sur 5 PAC prises en charge chaque mois. Le
profil significativement associé à la prescription d’amoxicilline doxycycline chez
un sujet jeune sans antécédent était le fait d’exercer sur l’île (p 0,046). 59.3%
(32/54) des médecins généralistes de notre étude se sentent mal informés sur la FQ
et 98.1% (53/54) seraient intéressés par des enseignements post-universitaires. DISCUSSION/CONCLUSION
: La majorité des médecins interrogés n’a pas pris connaissance des dernières recommandations
sur les pneumopathies, ce qui est en accord avec la littérature. La FQ est encore
peu connue des MG malgré son poids en Guyane mais on constate qu’à Cayenne, ils semblent
plus sensibilisés et à jour sur certains points du traitement ou des examens complémentaires.
La prise en charge des PAC et de la FQ n’est pas optimale en médecine de ville. Des
actions de formations permettraient de sensibiliser des nombreux acteurs pour une
meilleure prise en charge des PAC et de la FQ en ambulatoire.;