Description : La cigarette électronique est installée sur le marché depuis plusieurs années et jouit
aujourd’hui d’une forte notoriété. Les données scientifiques existantes tendent à
considérer l’e-cigarette comme moins toxique que son homologue principal, la cigarette
conventionnelle. Cependant, l’impact intrinsèque du vapotage sur la santé humaine,
à court et long terme, n’est pas précisément connu et est actuellement au coeur de
nombreux débats de Santé Publique.Depuis 2014, nous menons un projet dont l’objectif
principal est d’étudier l’impact sanitaire de la cigarette électronique au moyen d’une
approche pluridisciplinaire combinant entre autres l’analyse physicochimique et la
toxicologie expérimentale. Dans le cadre de ce projet, mes travaux ont porté sur la
caractérisation physicochimique des e-liquides, d’une marque commerciale, et de leurs
e-vapeurs, basée en particulier sur l’identification et la quantification de composés
potentiellement toxiques pour l’Homme. En l’absence de méthodes de référence, cette
analyse requiert un niveau élevé de maîtrise et de robustesse de l’ensemble de la
chaîne de mesure, allant de la génération à l’analyse, notamment pour les e-vapeurs.Les
éléments traces métalliques (ETM) étant des composés à impact sanitaire potentiel,
nos travaux ont débuté par le développement et la validation d’une méthode de dosage
simultané de 15 ETM dans les e-liquides par ICP-MS. Il s’avère que l’e-liquide, matrice
organique visqueuse, est source d’effets de matrice non négligeables qu’il est nécessaire
de corriger par l’ajout de matrice dans le calibrant, en proportion adaptée. La méthode
a été entièrement validée selon les recommandations du Comité français d’accréditation
et de l’US Environmental Protection Agency et a démontré des paramètres de robustesse
satisfaisants.Six e-liquides et leurs e-vapeurs respectives, générées par une machine
à fumer/vapoter, ont été ensuite analysés pour la recherche et la quantification de
leurs ingrédients principaux (propylène glycol, glycérol et nicotine) et de différents
polluants potentiellement toxiques (15 ETM, 50 pesticides, 16 hydrocarbures aromatiques
polycycliques (HAP) et 3 composés carbonylés).;