Description : Objectif – Mesurer la fréquence des diagnostics tardifs de l’infection par le VIH
parmi les patients de la cohorte Dat’AIDS aux Antilles françaises (Martinique et Guadeloupe)
et décrire leurs caractéristiques et leur évolution clinique et biologique par comparaison
avec les patients diagnostiqués au même stade en France métropolitaine (16 centres).
Méthodes – Les données des patients de la cohorte Dat’AIDS dont la date de diagnostic
était comprise entre le 1er janvier 2014 et le 31 décembre 2015 ont été extraites.
Les patients ont été classés en « Antilles » et « métropole » en fonction du centre
dans lequel ils ont consulté après leur premier test de dépistage positif. Les variables
démographiques initiales, les conditions du dépistage, l’évolution clinique et biologique
des deux groupes ont été comparées à 6 et 12 mois du diagnostic. Le diagnostic à un
stade avancé était défini par des CD4 200/mm3 au moment du diagnostic ou un sida dans
les trois mois suivants. Résultats – Les analyses ont porté sur 2 597 patients, dont
254 diagnostiqués aux Antilles. Le diagnostic à un stade avancé concernait 36,6% des
patients aux Antilles et 28,8% des patients en métropole (p 0,009). Le délai de mise
sous traitement était plus long aux Antilles qu’en métropole : 34 jours en médiane
(IQR 20-49) vs 24 jours (IQR 14-44), p 0,002. La proportion de patients ayant une
charge virale 50 copies/ml à 6 mois était de 75,7%, sans différence entre les deux
groupes. Conclusion – La fréquence du diagnostic à un stade avancé de l’infection
par le VIH était plus importante aux Antilles qu’en métropole. L’évolution clinique
et virologique des patients diagnostiqués à un stade avancé n’était pas différente
entre les deux régions.;