Description : Question clinique Quels sont l’efficacité analgésique et la sécurité de la gabapentine
dans le traitement des douleurs neuropathiques chroniques chez l’adulte ? Pour la
pratique Le Guide de Pratique Clinique belge sur la douleur chronique recommande d’envisager
la gabapentine pour le traitement de la douleur neuropathique (GRADE 2A). La Revue
Prescrire propose la gabapentine en alternative à l’amitriptyline dans le traitement
des névralgies post herpétiques. Le GPC NICE propose sur un pied d’égalité la gabapentine,
la prégabaline, l’amitriptyline ou la duloxétine en traitement initial pour les douleurs
neuropathiques. En cas de non réponse ou de non tolérance à une première option, ne
pas hésiter à switcher vers une seconde. Le CBIP, qui s’inspire des synthèses méthodiques
de la Cochrane Collaboration, propose également la gabapentine dans les premières
options thérapeutiques. Cette revue systématique conforte ces recommandations. Au
vu de l’impact global très négatif que peuvent avoir les douleurs chroniques dans
tous les aspects de la vie des personnes qui en souffrent, toutes les options thérapeutiques
doivent être considérées avec attention. La gabapentine fait partie des options pour
les cas spécifiques de certaines douleurs neuropathiques chroniques, même s’il est
impossible de prévoir pour chaque patient de quel côté penchera la balance bénéfices
- risques. En bonne logique clinique il est de toute façon nécessaire de bien informer
le patient, d’intégrer ce traitement médicamenteux dans une prise en charge plus globale
(ce qui ne signifie pas associer tous les antalgiques disponibles), de prescrire la
plus petite dose efficace et de ne pas poursuivre ce traitement en cas de non efficacité
ou d’effets indésirables. Conclusion Cette synthèse méthodique de la Cochrane Collaboration,
de bonne qualité méthodologique, montre que la gabapentine à la dose quotidienne d’au
moins 1200 mg/jour peut soulager quelques patients supplémentaires versus placebo
souffrant de douleur neuropathique chronique (principalement post herpétique ou diabétique)
mais au prix d’effets indésirables pouvant mener à l’arrêt du traitement. Pour les
autres types de douleurs neuropathiques, les preuves manquent. Il reste nécessaire
de bien informer le patient et d’intégrer ce traitement dans une prise en charge plus
globale.;