Description : Il existe un paradoxe entre d’un côté le grand nombre de molécules disponibles et
bon marché et la quasi-gratuité des médicaments et d’autre part leur sous-utilisation
par inertie thérapeutique et inobservance. Nous souhaitons souligner ici certaines
imperfections concernant les traitements antihypertenseurs en France et suggérer quelques
moyens de les corriger. Cela concerne en premier lieu l’utilisation des génériques.
Nous proposons la généralisation de la prescription DCI (Dénomination Commune Internationale)
et l’utilisation par le patient d’un générique de la même marque tout au long de son
traitement pour éviter toute erreur de prise et favoriser l’observance médicamenteuse.
Le deuxième problème concerne les bithérapies fixes d’antihypertenseurs de première
intention, insuffisamment prescrites malgré un niveau de preuve croissant alors que
leur utilisation est maintenant recommandée par les sociétés savantes européennes.
Il est nécessaire de sensibiliser les médecins et les patients, ainsi que les industriels
du médicament à l’intérêt de contrôler rapidement l’hypertension. La troisième imperfection
concerne l’absence de remboursement des combinaisons fixes triples d’antihypertenseurs,
prescrites en deuxième intention. Les industriels du médicament devraient être encouragés
à mettre en place des essais thérapeutiques randomisés qui prendraient en compte l’amélioration
de l’observance à court et à long terme, la baisse de la pression artérielle et la
réduction des complications cardiovasculaires, de manière à convaincre les membres
de la Commission de la Transparence de la Haute Autorité de Santé (HAS) et obtenir
ainsi un remboursement. Enfin, de manière plus spécifique, la prescription d’eplerenone
devrait être autorisée et remboursée en cas d’HTA résistante sans hyperaldostéronisme
primaire chez les patients intolérants à la spironolactone...;