Description : L'émergence de la souffrance au travail des professionnels de santé interroge sur
l'état de santé des internes. Ceux‐ci ne consultent pas ou peu leur médecin traitant
et étant à la fois agent public et étudiant, ils disposent de ressources comme la
médecine du travail ou la médecine préventive universitaire. L'étude s'est intéressée
au vécu des internes de médecine générale (IMG) concernant leur santé. Étude qualitative
phénoménologique par entretiens semi-dirigés conduite auprès de 20 IMG de la subdivision
de Lyon. Les entretiens ont été analysés de façon indépendante par deux chercheurs
avec une approche sémio-pragmatique de Peirce. Leur suivi médical était semblable
à celui des autres patients. Ils devaient trouver un médecin traitant et pratiquaient
l'automédication. Par leur formation médicale, ils étaient experts de leur santé et
se sentaient illégitimes à consulter. La maladie était représentée comme une altération
de la vie personnelle et professionnelle voire une dépendance. Les internes souhaitaient
une relation médecin-malade comme les autres tout en demeurant médecin. La rencontre
avec le médecin traitant, révélait la symétrie des connaissances entre le médecin‐soignant
et le médecin-malade. Le début de l'internat était marqué par de grandes responsabilités
par rapport au manque d'expérience de l'interne. Certains n'imaginaient pas s'absenter
de stage du fait du regard des seniors. Ces facteurs pouvaient entraîner un épuisement
professionnel et des troubles psychiques. Les freins à l'hétéro‐gestion de la santé
des IMG ont été explorés. La médecine du travail aurait un rôle déterminant : une
consultation obligatoire pour tous les internes au début de l'internat avec la réalisation
du certificat d'aptitude à l'exercice après un examen physique et psychique systématique.
Une sensibilisation à la gestion de leur santé et pour apprendre à être patient pourrait
être proposée dès le second cycle;