Description : Les médicaments anticholinergiques sur ordonnance ou en vente libre entraînent un
nombre important d’intoxications nécessitant parfois une prise en charge par de nombreux
intervenants. Les toxidromes causés par ces médicaments peuvent parfois être réfractaires
aux mesures de soutien et aux benzodiazépines; dans certains cas, l’administration
de la physostigmine est inappropriée considérant le contexte clinique et les effets
indésirables potentiels de ce produit. Pour cette raison, l’emploi d’autres agents
thérapeutiques pourrait être indiqué. D’ailleurs, Cowan et collab. ont publié une
série de cas concernant l’utilisation de la dexmédétomidine lors de la survenue de
toxidromes anticholinergiques. Pour contrôler l’agitation, le délirium ou les hallucinations
réfractaires, les équipes soignantes ont donné une infusion de 0,5 mcg/kg/h de dexmédétomidine
aux deux patients dont il est question dans cette publication. Dans les deux cas,
les symptômes ont été maîtrisés dans les 30 minutes suivant le début de l’infusion.
Il faut mentionner que les auteurs n’ont rapporté aucun effet indésirable. Toutefois,
malgré les effets bénéfiques potentiels de l’emploi de la dexmédétomidine pour traiter
un toxidrome anticholinergique, seuls quelques rapports de cas ont été publiés dans
la littérature scientifique à ce propos, et la présence d’un biais de publication
ne peut être exclue. Par ailleurs, l’utilisation de la dexmédétomidine nécessite une
prise en charge par une équipe multidisciplinaire, une surveillance étroite ainsi
qu’une hospitalisation dans une unité de soins intensifs.;