Description : Cet article met en avant trois raisons qui limitent l'émergence d'un « patient contemporain
» dans les unités sanitaires en milieu carcéral : les détenus/patients ne prennent
pas rendez-vous avec un soignant mais sont convoqués, certains documents et informations
leur sont dissimulés et ils ne peuvent compter que sur un faible soutien social pour
construire leur rapport à la maladie. Néanmoins, cette organisation contraignante
et déresponsabilisante ne produit que rarement un éloignement des services médicaux.
Au contraire, la plupart des personnes détenues et malades rencontrées se saisissent
de leur incarcération pour s'investir dans une prise en charge. Cet article montre
que l'implication personnelle des détenus n'est pas nécessairement motivée par la
recherche de soins mais parfois davantage par la volonté de s'intégrer dans ce que
Goffman appelle un système de privilèges. ;