Description : Un très grand nombre d'essais cliniques de vaccins préventifs contre le VIH/sida a
déjà eu lieu depuis la fin des années 1980, dont près de 50 études cliniques de phase
I, au moins 2 études de phase II et 2 de phase III. Au total, plus de 16?000 volontaires
ont participé à ces essais. Bien que plusieurs épitopes de neutralisation aient été
identifiés sur les spicules des glycoprotéines d'enveloppe du virus, aucun des vaccins
développés jusqu'ici ne s'est avéré capable d'induire des anticorps à large spectre
de neutralisation actifs contre les souches sauvages du virus. Un vaccin sous-unité
à base de glycoprotéine gp120, qui a été évalué dans deux études de phase III, l'une
aux États-Unis et l'autre en Thaïlande, n'a montré aucun effet protecteur contre l'infection
à VIH. On a montré que, dans le modèle du virus de l'immunodéficience simienne (SIV),
chez le macaque, la charge virale et la vitesse d'évolution de la maladie sont contrôlées
par la réponse des lymphocytes T CD8 (CTL) des animaux. Cette observation a conduit
à développer de nouveaux types de vaccins anti-VIH capables d'induire des réponses
d'immunité cellulaire. Les plus avancés parmi ceux-ci sont les vaccins vivants recombinants
utilisant pour vecteur le virus de la variole du canari (Alvac), qui est en phase
III en Thaïlande, un adénovirus non réplicatif de sérotype 5 (Ad5), qui est en phase
II aux États-Unis et aux Antilles, ou la souche atténuée MVA du virus de la vaccine,
qui a déjà fait l'objet de nombreuses études de phases I et II. Ces vaccins ont été
étudiés soit tels quels, soit après avec primovaccination avec un vaccin ADN plasmidique,
dans une stratégie de type prime-boost. De nombreux autres vaccins à base de vecteurs
viraux ou bactériens, de pseudo-virions ou de peptides, sont aussi en cours de développement.
Jusqu'ici, dans le modèle SIV, aucun de ces types de vaccins n'a protégé le macaque
de l'infection consécutive à une épreuve expérimentale, mais la plupart ont permis
aux animaux de mieux contrôler leur infection, ce qui se traduit par une réduction
significative de leur charge virale et le maintien de leur taux de lymphocytes CD4
circulants. Ces résultats illustrent un nouveau concept de vaccins antiviraux, celui
de vaccins capables, non pas d'empêcher l'infection virale, mais d'en atténuer les
conséquences cliniques en contrôlant la réplication du virus au sein de l'organisme.
L'efficacité de ces vaccins chez l'homme reste maintenant à détermine;