Description : Les niveaux de particules ultrafines, classiquement définies comme l’ensemble des
particules de diamètre inférieur à 0,1µm, ne font pas partie des paramètres suivis
en routine dans le cadre de la surveillance de la qualité de l’air. Cependant, il
est suspecté que les particules ultrafines possèdent des effets sanitaires, en raison
notamment des capacités de pénétration dans l’organisme qui leur sont conférées par
leur petite taille. Les données épidémiologiques concernant ces effets sanitaires
sont peu abondantes. En effet, la réalisation d’études épidémiologiques sur ce thème
nécessite notamment la mise en place de campagnes de mesure spécifiques, faisant appel
à des méthodes métrologiques adaptées à la quantification de ces particules, dont
le nombre peut être élevé, mais dont la masse demeure négligeable. Par ailleurs, la
variabilité spatiale et temporelle de leurs niveaux est encore mal connue, ce qui
représente un véritable enjeu pour l’évaluation des expositions à partir de mesures
nécessairement disponibles en nombre restreint dans le cadre d’une étude épidémiologique.
Les études récentes analysées dans ce numéro d’Extrapol présentent quelques résultats
concernant les effets respiratoires et cardio-vasculaires des particules ultrafines.
Pour cela, elles analysent les liens entre les niveaux de ces particules dans l’air
ambiant et une diversité d’indicateurs sanitaires : marqueurs biologiques, paramètres
de la fonction respiratoire, recours aux médicaments, décès… Si les données disponibles
à l’heure actuelle ne répondent pas totalement aux interrogations concernant les effets
sanitaires des particules ultrafines, elles plaident en faveur de l’existence de tels
effets, et soulignent la nécessité de poursuivre les travaux afin d’améliorer les
connaissances concernant ces particules proprement dites (sources, comportement dans
l’atmosphère…), les niveaux et les déterminants des expositions, et enfin leurs effets
sanitaires.;