Description : Le lien entre alcool et violence est présupposé depuis longtemps mais la recherche
échoue à démontrer une relation causale directe. A travers l'examen de 2 207 affaires
pénales enregistrées durant une année (1999-2000) par le parquet d'un tribunal de
grande instance de la région parisienne, cette recherche permet, avec les limites
propres aux sources judiciaires d'établir des cooccurrences entre la commission de
divers actes de violence et la présence d'une alcoolisation de l'auteur, qu'elle soit
habituelle et/ou au moment des faits. L'analyse est également affinée par des informations
sur les victimes, la gravité des actes et surtout, sur les caractéristiques socio-démographiques
des auteurs, leurs antécédents judiciaires et leurs antécédents de santé. Cette recherche
vise aussi à examiner la prise en compte de l'alcoolisation des auteurs dans les décisions
judiciaires, lors de l'orientation ou non de l'affaire vers le tribunal correctionnel
et dans le choix de la sanction pour les affaires poursuivies. Autre point abordé
: la justice française offre la possibilité de prendre en charge les problèmes d'alcool
des auteurs d'infractions, notamment à travers des obligations de soins associées
aux peines courantes ; le rapport permet de savoir dans quelles proportions les juges
ont recours à ces mesures et pour quels auteurs. Enfin, au-delà de la question de
l'alcoolisation, ce rapport offre une vision plus large du traitement pénal des auteurs
de ces infractions violentes, l'analyse bénéficiant d'une abondance de détails rarement
réunis jusqu'à présent dans ce type de recherche. (Résumé d'éditeur);