Description : Le lymphoedème est d'origine congénitale ou iatrogène (après adénectomie et radiothérapie).
La stase du L.E.C. entraîne des infections qui détruisent le patrimoine résiduel lymphatique.
Le but d'une autogreffe ganglionnaire est de développer une angiogenèse lymphatique,
de recréer une anatomie originale ; les ganglions vascularisés ont un rôle immunitaire.
La libération mécanique de la fibrose, la neurolyse éventuelle, et l'interposition
de tissu graisseux sain diminuent les problèmes liés à la fibrose locale. Après les
premières expérimentations animales, les études anatomiques ont permis de déterminer
les sites donneurs. Les connexions entre les réseaux circonflexe iliaque superficiel
et épigastriques permettent de prélever un lambeau abdominal plus grand et de reconstruire
la paroi thoracique et le sein. La série clinique qui a commencé il y a 12 ans, a
permis d'opérer et de suivre : - 412 cas de lymphoedème iatrogène du membre supérieur
post mastectomie, adénectomie et radiothérapie, - 66 cas de plexites radiques -110
reconstructions du sein simultanées, - 98 cas de lymphoedèmes iatrogènes du membre
inférieur, après exérèse de tumeurs malignes abdominales et de radiothérapie, - 185
cas de lymphoedèmes congénitaux apparus à la puberté et 30 cas à la naissance. Les
résultats à long terme (plus de 5 ans) montrent : pour les lymphoedèmes du membre
supérieur, en fonction de la durée d'installation du lymphoedème et de la gravité,
une guérison dans 40% des cas une amélioration de plus de 50% dans 24 % et de moins
de 50% dans les autres 24% ; 2% sans résultat (microthromboses vasculaires). Pour
les membres inférieurs, les résultats sont variables, en fonction de l'étiologie,
des sites parfois multiples et parfois bilatéraux de la radiothérapie qui suppriment
l'aval du drainage, et de la gravité du lymphoedème. Ils montrent globalement une
amélioration de plus de 50% sur la moitié des cas, et de plus de 20% dans les autres
cas. On développera plus précisément les types de résultats, selon les classes. Dans
les lymphoedèmes congénitaux, les résultats sont plus imprévisibles, mais peuvent
aller vers la normalisation dans les cas modérés, avec des greffons mis en relais
au genou. Quatre vingt pour cent sont améliorés de plus de 50% ; le taux d'infections
tombe à 2%. La kinésithérapie est totalement complémentaire dans ces traitements,
mais peut être arrêtée si guérison. La reconstruction du sein combinée au traitement
du lymphoedème permet d'obtenir des résultats fonctionnels et esthétiques satisfaisants.;