Description : Introduction:La névralgie du trijumeau est une douleur neuropathique de la face évoluant
par crises paroxystiques violentes, qui dans environ 20 % des cas échappent encore
au traitement médical. A ce stade d'échec neuro-pharmacologique plusieurs alternatives
chirurgicales peuvent êtres envisagées qu'il s'agisse de techniques de neurolyses
percutanés du ganglion de Gasser (RF thermocoagulation , micro-compression, glycérol,')
ou de décompression microchirurgicale d'un conflit vasculaire au niveau de la traversée
de l'angle ponto-cérébelleux. La Radio Chirurgie Stéréotaxique, technique guidée par
l'image, permet de réaliser une neurolyse en délivrant en une seule dose une irradiation
de haute énergie. La place de cette nouvelle technique précise et non invasive, dans
la stratégie actuelle de prise des névralgies faciales (NF) rebelles a évolué avec
le recul et la qualité des résultats rapportés dans la littérature. Méthodes:L'indication
repose sur les critères suivants : 1 - Certitude du diagnostic de N.F, 2 - Echec vérifié
du traitement médical en particulier des antiépileptiques de nouvelle génération,
3 - Alternative chirurgicale choisie après une information et consentement du patient,
4 - Parfaite identification neuroradiologique du nerf trijumeau. La technique est
réalisée à l'aide d'un accélérateur linéaire dédié, le système NOVALIS de
Brain-Lab. Elle consiste dans un premier temps à définir la cible : pour cela on se
base sur une fusion d'images : l'IRM encéphalique réalisée en préopératoire (séquence
TI volumique 3D et séquence T2-CISS) avec un scanner cérébral réalisé en condition
stéréotaxique. Le point cible est localisé au niveau du croisement des racines du
nerf trijumeau avec la pointe du Rocher. L'irradiation est réalisée en une seule dose,
sur un seul isocentre. La dose délivrée est de 85 à 90 Gy en fonction des dimensions
de la citerne de l'angle ponto-cérébelleux, c'est à dire de la distance du tronc cérébral
qui est le seul organe a risque de proximité. Le suivi clinique est réalisé à 3 mois,
6 mois, 1 an puis tous les ans avec une IRM encéphalique de contrôle à 6 mois. Résultats
: Notre expérience concerne 35 patients traités entre mai 2006 et juin 2007. L'âge
moyen est de 62 ans (48-109 ans) concernant 26 femmes et 9 hommes. Le suivi est de
3 à 18 mois. Nos résultats, encore préliminaires, sont conformes à ceux des séries
de la littérature avec lesquels ils seront comparés. L'effet est progressif et l'activité
analgésique s'installe dans un intervalle de temps variable de l'ordre de 1 mois.
Il peut cependant être très précoce, voire immédiat. Une efficacité analgésique complète
et durable avec arrêt de toute médication est obtenue dans 74 % des cas. Une efficacité
partielle (arrêt des crises et maintien d'un traitement médical ou diminution de la
fréquence et de l'intensité des crises) est obtenue dans 10 % des cas. Un échec ou
une récidive a été observé dans 16 % des cas. Les effets indésirables sont rares,
il s'agit essentiellement d'une hypoesthésie dans le territoire cible. Conclusion:
Notre expérience est conforme à celle de la littérature et notamment des séries réalisées
avec le système Leksell Gammaknife. Elle renforce la place de la Radio Chirurgie Stéréotaxique
dans la stratégie chirurgicale des N.F rebelles au traitement médical. Elle plaide
pour son indication en première intention, car les résultats sont d'autant plus favorables
que les patients n'ont pas encore bénéficié auparavant de neurolyses percutanées ayant
créés une déafférentation sensitive persistante.;