Description : Les résultats de la dernière enquête nationale “soumission chimique” réalisée par
le centre d’évaluation et d’information sur la pharmacodépendance-addictovigilance
(CEIP-A) de Paris à la demande de l’ANSM montrent une augmentation significative des
signalements et une part des médicaments psychoactifs à hauteur de 56,7 % des substances
impliquées. Face à cet enjeu de santé publique, nous engageons un travail avec les
laboratoires qui commercialisent des médicaments susceptibles d’être détournés à des
fins de soumission chimique, afin de mettre en place des mesures appropriées pour
alerter et protéger les potentielles victimes. En cette fin d’année, nous rappelons
également les mesures de prévention, en particulier en milieu festif, et l’importance
de la vigilance solidaire. Pour rappel, la soumission chimique désigne l'administration
d'une substance psychoactive à une personne, sans qu'elle en ait connaissance ou sous
la contrainte, dans le but de commettre un délit ou un crime, comme un vol, une agression
sexuelle, un viol…. D’après l’enquête soumission chimique, cette substance est le
plus souvent un médicament (antihistaminique, sédatif, benzodiazépine, antidépresseur,
opioïde, kétamine…) mais cela peut aussi être une substance non médicamenteuse (MDMA,
cocaïne, 3-MMC, GHB et ses dérivés ou l’alcool). Elle peut être ajoutée à une boisson,
à de la nourriture, ou encore injectée avec une seringue. Depuis 2003, l’ANSM missionne
le CEIP-A de Paris pour réaliser une enquête annuelle d’addictovigilance “soumission
chimique” qui permet notamment d’identifier les substances en cause, le contexte de
survenue et d’évaluer les conséquences cliniques sur les victimes. Cette enquête est
conduite à partir des signalements remontés par les 13 centres d’évaluation et d’information
sur la pharmacodépendance-addictovigilance et avec l’aide du réseau des toxicologues
experts. Les résultats de la dernière enquête rapportent un total de 1 229 signalements
de soumission chimique suspects en 2022, contre 727 en 2021 et 539 en 2020, soit une
augmentation de 69 % par rapport à 2021. Parmi les signalements analysés en 2022,
97 cas sont considérés comme vraisemblables...;