Description : Contexte – La poussière de silice cristalline fait partie des expositions professionnelles
les plus anciennes, du fait de sa présence dans de nombreux matériaux de construction.
Elle reste cependant une problématique actuelle, d’autant plus que les travaux exposant
à la silice cristalline sont classés cancérogènes en France depuis le 1er janvier
2021. Pour disposer d’indicateurs d’exposition récents, Santé publique France a mis
à jour sa matrice emplois-expositions (MEE) spécifique des poussières de silice cristalline
dans le cadre du programme de production d’indicateurs d’exposition professionnelle
dans la population générale des travailleurs à partir de matrices emplois-expositions
(Matgéné). Méthode – Cette MEE a été actualisée sur les périodes les plus récentes,
puis a été croisée avec les différents recensements de population disponibles entre
1982 et 2017. Le nombre et la proportion de travailleurs exposés, par sexe et par
statut du travailleur (salariés ou non-salariés) ont été estimés. Résultats – Entre
1982 et 2017, le nombre de travailleurs exposés à la silice en France est passé de
1 400 000 (6,2%) à 975 000 (4%). En 2017, les travailleurs exposés sont majoritairement
des hommes (93%) travaillant dans la construction ou occupant des emplois en lien
avec des travaux de construction, qu’ils soient salariés ou non-salariés. Les femmes
(65 000 exposées à cette même date) présentent un profil d’exposition un peu différent,
en travaillant notamment plus dans les secteurs de la fabrication de la céramique
et de la porcelaine. Conclusion – Avant l’ajout des travaux exposant à la silice cristalline
à la liste des substances ou procédés cancérogènes, un nombre important de travailleurs
était exposé à la silice cristalline. De plus, la substitution de cette nuisance est
complexe dans de nombreux secteurs où les travaux exposant à la silice sont réalisés
sur des matériaux déjà en place. Il apparaît donc nécessaire de poursuivre la surveillance
de cette exposition au niveau populationnel.;