Description : Chaque année, entre 55 000 et 70 000 tonnes de substances actives phytopharmaceutiques,
incluant celles utilisables en agriculture biologique et de biocontrôle, sont vendues
sur le territoire français métropolitain et d’outre-mer et sont utilisées pour la
protection des cultures ou l’entretien des jardins, espaces végétalisés et infrastructures
(JEVI). Dans le même temps, le rapport sur l’évaluation mondiale de la biodiversité
et des services écosystémiques établi en 2019 par la Plateforme intergouvernementale
scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES)
dresse le bilan alarmant d’une érosion sans précédent de la biodiversité. La pollution
chimique générée par les activités humaines, incluant les produits phytopharmaceutiques
(PPP), est identifiée parmi les causes de cette érosion. Cette pollution s’ajoute
à d’autres pressions, comme les destructions d’habitats causées par l’urbanisation,
l’intensification des pratiques agricoles et sylvicoles, et les conséquences du changement
climatique. Face à ce constat, la réglementation européenne en matière de mise sur
le marché des PPP vise un degré élevé de protection, avec en particulier pour principe
d’éviter tout effet inacceptable sur l’environnement. Toutefois, elle ne parvient
pas complètement à atteindre cet objectif, en raison notamment d’une prise en compte
insuffisante de la diversité des interactions telles qu’elles se produisent dans l’environnement
(entre substances, entre organismes, avec une variété de facteurs physico-chimiques,
etc.).;