Description : Les enquêtes attestent de la prévalence élevée d’usage du tabac, de l’alcool et du
cannabis, débutant dès l’adolescence, période critique pour la maturation cérébrale
qui s’en trouve perturbée. Les consommateurs sont exposés à une double peine : pour
eux-mêmes en raison des effets délétères directs de ces drogues, mais aussi par les
marques épigénétiques qu’ils acquièrent et qu’ils pourraient transmettre à leur descendance.
Les études chez animal démontrent que ces marques épigénétiques, qui n’affectent pas
la séquence de l’ADN, modifient à la fois le niveau d’expression de certains gènes
impliqués dans la réponse comportementale aux drogues et la vulnérabilité aux addictions.
Les marques épigénétiques correspondent, en quelque sorte, à une mémoire cellulaire
de l’exposition à certaines substances qui peut être transmise à la génération suivante,
voire aux suivantes. Les régulations épigénétiques peuvent concerner différentes pathologies,
et pourraient rendre compte en particulier de vulnérabilités aux comorbidités psychiatriques
associées aux addictions. L’épigénétique des addictions devrait être mieux connue
des décideurs et inspirer une politique de prévention par l’information à tous les
âges de la vie.;