Description : Introduction –La fin des années 2000 est marquée par un tournant important dans la
gestion du VIH : les personnes séropositives sous traitement antirétroviral efficace,
dont la charge virale est biologiquement indétectable, ne transmettent plus le virus.
Ces avancées sont à l’origine du questionnement de départ de la recherche : que reste-t-il
du stigmate social associé au VIH ? Pour des personnes récemment infectées, l’atteinte,
ou la perspective de l’atteinte d’une charge virale indétectable permet-elle la disparition
des expériences subjectives de honte et/ou de stigmatisation décrites jusqu’alors
dans les travaux de sociologie, et plus largement dans les données de santé publique ?
Matériel et méthodes –Cet article présente les principaux résultats d’une recherche
sociologique sur les expériences de la séropositivité au VIH d’hommes homosexuels.
Une enquête longitudinale qualitative, conduite durant les deux premières années suivant
le diagnostic médical, mêle des entretiens biographiques (n 35) répétés avec ces hommes
et des observations multi-situées au sein des différents espaces qu’ils fréquentent
et traversent (SMIT, associations liées au VIH-sida et/ou LGBT, espaces de sociabilités,
sphères privées amicale, familiale et liée au couple).;