Description : La controverse actuelle sur le dépistage du cancer de la prostate porte surtout sur
l'aspect « systématique » ou non de cette démarche. Les textes de recommandations
de toutes origines ne font généralement pas de distinction entre dépistage « de masse
» et dépistage « individuel », à l'exception notable de ceux de l'Anaes française
et de l'International Network of Agencies for Health Technology Assessment (INAHTA,
qui regroupe maintenant 40 agences d'évaluation en santé). Aucune des agences d'évaluation
en santé ne recommande actuellement de dépistage systématique du cancer de prostate.
À l'inverse, les urologues américains et français, sur la base de consensus d'experts,
préconisent un dosage systématique du PSA chez les hommes de plus de 50 à 70-75 ans.
Le texte ci-dessous confronte les points-clés de ces deux positions, à partir des
documents français, d'une part celui de l'Association française d'Urologie (AFU),
très « militant », d'autre part celui de l'Anaes, opposé à toute systématisation au
moins jusqu'à ce que les essais randomisés en cours aient le cas échéant apporté des
preuves convaincantes en faveur du dépistage. Soulignons surtout le point-clé 3, commun
aux deux textes. Il est d'une actualité brûlante : le dépistage individuel du cancer
de la prostate, recommandé ou non, fait actuellement exploser les chiffres d'incidence
de ce cancer. Il n'en est que plus indispensable de respecter la décision du patient
après une discussion et information objective (mais est-ce encore possible ?) sur
les bénéfices et les risques de chaque option.;