Description : Introduction – Depuis le 1er juillet 2019, le programme « Au labo sans ordo » (ALSO)
offre, à Paris et dans les Alpes-Maritimes, un dépistage du VIH sans ordonnance et
sans frais dans tous les laboratoires de biologie médicale de ville. Cet article décrit
les usagers du programme ALSO et compare leurs caractéristiques à celles des personnes
qui ont recours au dépistage du VIH en laboratoire sur prescription médicale ou en
CeGIDD. Méthodes – Une étude transversale a été menée la semaine du 18 au 23 novembre
2019 dans 240 laboratoires et 11 CeGIDD, dans les deux départements. Un autoquestionnaire
anonyme était proposé par le personnel d’accueil aux personnes majeures qui réalisaient
un test VIH. Deux modèles de régression logistique ont permis de comparer les usagers
ALSO aux personnes avec (1) un test prescrit ; (2) un dépistage en CeGIDD. Résultats
– L’analyse portait sur 3 144 questionnaires (295 usagers ALSO, 2 138 personnes avec
un test prescrit et 711 usagers des CeGIDD). Comparativement aux personnes avec un
test prescrit, ALSO attirait davantage d’hommes hétérosexuels (42% vs 28%), bien insérés
socialement mais assez éloignés du soin (32% vs 21% consultaient 1 fois/an), multipartenaires
(60% vs 49%). Les CeGIDD touchaient une population plus jeune (42% vs 21% 25 ans)
et plus exposée au VIH : 24% étaient HSH (vs 15%), 79% multipartenaires et 53% (vs
19%) présentaient 1 indicateur d’exposition. Conclusion – Le programme ALSO, décrit
par les usagers comme pratique et accessible, attire une population distincte des
autres offres, notamment davantage d’hommes hétérosexuels souvent moins atteints par
les actions de dépistage.;