Description : Depuis une vingtaine d’années, les chercheurs soulignent l’importance de produire
des données sur les consommations de tabac des personnes incarcérées. Ces usages sont
nettement supérieurs à ceux observés en population générale : avec un taux de prévalence
pouvant atteindre jusqu’à 97 % dans certains pays, ils constituent une des principales
causes de pathologies chroniques et de mortalité en milieu carcéral. En France, plus
de 80 % des personnes détenues consomment du tabac, contre 30,4 % en population générale
en 2019. Au regard de la diminution du tabagisme dans de nombreux pays, ces usages
et ces dommages participent au maintien des inégalités sociales de santé. Au-delà
de ces données épidémiologiques de cadrage, le statut particulier du tabac en détention
est souligné dans plusieurs enquêtes, même si elles ne portent pas spécifiquement
sur ce produit ni sur l’analyse de ses enjeux. Il serait largement présent au sein
du marché parallèle en détention et constituerait un des supports de négociation entre
surveillants et prisonniers pour maintenir « le calme » dans les établissements pénitentiaires.;