Description : Comme pour toutes les sensorialités chez l’humain, l’audition se met en place bien
avant la naissance. Si l’organe périphérique cochléaire est prêt à fonctionner dès
la 28 semaine de gestation, la maturation des centres sera plus lente et plus tardive
: après une période hyperactive au cours des deux premières années de vie, elle se
poursuivra plus lentement jusqu’à la puberté. Le foetus est donc « entendant » et,
à défaut de méthodes objectives pour quantifier ses performances, de très nombreuses
études comportementales permettent d’analyser ses réactions à des sons de parole ou
à la musique. Toutefois de nombreuses questions restent en suspens quant à l’usage
réel qu’il fait de ses acquisitions auditives anténatales même si l’on peut suspecter
ces « expériences auditives » d’être importantes pour le développement futur de l’enfant.
Pour un nouveau-né sur 1000, cette audition est défaillante à la naissance et le dépistage
systématique en maternité, désormais obligatoire en France, dont il faudrait toutefois
s’assurer de son efficience sur tout le territoire, permet de proposer suffisamment
tôt à l’enfant et ses parents les moyens d’accéder à l’oralisation. Les causes de
ces surdités sont d’origine génétique dans deux tiers des cas environ et pour un tiers,
en rapport avec une cause extrinsèque en particulier infectieuse, alors largement
dominée par les infections materno-foetales à cytomégalovirus (CMV). Disposant depuis
peu de moyens médicamenteux pour en contrer les effets délétères, il est l’heure de
proposer un dépistage systématique de l’infection CMV chez les femmes enceintes en
début de grossesse ainsi que chez le nouveau-né voire in utero en cas d’infection
maternelle au cours du premier trimestre de la grossesse, tout autant qu’organiser
la prévention de l’infection et son enseignement chez les professionnels de santé.;