Description : La myasthénie est une pathologie de la transmission neuromusculaire. Elle résulte
du blocage ou de l’altération des récepteurs nicotiniques post-synaptiques dans le
contexte d’un processus auto-immun. Elle se traduit par une symptomatologie neurologique
à type de fatigabilité musculaire variable tant par sa localisation que par sa sévérité.
Le traitement symptomatique de base repose sur la prescription d’anticholinestérasiques,
molécules permettant d’améliorer la transmission neuromusculaire via le maintien d’une
quantité suffisante d’acétylcholine dans la fente synaptique. Cette classe médicamenteuse
doit contituer le premier traitement initié en cas de suspicion de myasthénie ou de
myasthénie avérée. Les indications relatives de ces différentes molécules sont dépendantes
de leurs caractéristiques pharmacocinétiques et de leur galénique. Leurs effets indésirables
sont doses-dépendants et résultent de l’exacerbation du tonus cholinergique tant au
niveau des récepteurs nicotiniques (fasciculations, crampes musculaires…) qu’à celui
des récepteurs muscariniques (douleurs abdominales, nausées, diarrhées, hypersecrétion
…). Les tableaux de surdosage les plus graves peuvent être responsables d’une détresse
respiratoire due à une importante fatigabilité des muscles respiratoires imposant
une prise en charge en milieu de réanimation. De nombreuses précautions d’emploi
sont à considérer telles l’adaptation initiale prudente de la posologie ou la réduction
des doses chez l’insuffisant rénal. Enfin, de nombreux médicaments sont contre-indiqués
au cours de la myasthénie en raison de la possible aggravation du bloc neuromusculaire
(aminosides, curares, anesthésiques …) ou de la symptomatologie de la maladie, en
particulier respiratoire (benzodiazépines …). L'association de plusieurs anticholinesterases
est à éviter.;