Description : Cet entretien a été réalisé avec Claire Hancock, Professeure à l’Université Paris-Est
Créteil et membre du LAB’URBA. Les travaux de Claire Hancock se situent dans le prolongement
de courants géographiques postcoloniaux et féministes, avec pour thèmes centraux le
genre et l’altérité, ainsi que les façons dont ils sont pensés et représentés spatialement.
Pour Claire Hancock, le genre ne se pense pas tant comme une “catégorie d’analyse”
que comme un système de relations de pouvoir, au même titre que la classe ou la race
par exemple. Elle se réfère à la notion d’intersectionnalité pour désigner l’articulation
complexe de ces différents rapports de pouvoir combinés les uns aux autres. Selon
elle, tous ces rapports de pouvoir contribuent à la production de l’espace en même
temps qu’ils sont produits et reproduits dans l’espace. Quand nous avons transmis
à Claire Hancock notre questionnement sur la manière d’articuler Genre, Territoire
et Santé, elle nous a révélé trouver l’articulation de ces trois termes à la fois
complexe et délicate car présentant le risque de tomber dans des déterminismes simplistes.
Pour éviter cet écueil, elle suggère de garder à l’esprit que ces trois notions sont
des productions sociales et non des faits qu’on pourrait délimiter sans ambiguïté
et de manière binaire (homme/femme, dedans/dehors, santé/maladie). Par l’intermédiaire
de notions telles que celle du continuum ou encore de justice spatiale, Claire Hancock
offre des pistes riches et engagées pour porter plus loin notre réflexion.;