Description : Dans une perspective de promotion de la santé, qui vise à donner aux personnes la
maîtrise de leur propre santé, la proposition théorique et méthodologique que nous
présentons s’intéresse à comprendre comment les inégalités sociales basées sur le
genre, l’ethnicité, le statut socioéconomique, etc. conditionnent la capacité des
jeunes d’agir pour leur santé. Nous focalisant sur les jeunes (18-24 ans), nous mobilisons
la notion de « capacités » d’Amartya Sen (1993) pour concevoir le rôle actif des individus
par rapport à leur santé, ainsi qu’une approche intersectionnelle qui, au lieu d’analyser
les inégalités sociales de façon isolée, met l’accent sur l’imbrication de celles-ci
afin de mieux comprendre les mécanismes qui les produisent. Nos objectifs sont (a)
cerner les différentes formes de capacité d’agir qu’on les jeunes pour leur santé
prend et à (b) analyser comment cette capacité est conditionnée par les inégalités
sociales afin d’ (c) identifier des pistes d’action pour améliorer l’empowerment des
jeunes. Notre démarche méthodologique s’appuie sur deux volets. Un premier volet,
à visée exploratoire, utilisera la méthode d’analyse en groupe afin de réaliser un
diagnostic de ressources et de contraintes des jeunes pour agir pour leur santé, ainsi
que d’identifier les catégories sociales les plus pertinentes pour l’analyse intersectionnelle.
Sur cette base, le deuxième volet, basé sur la technique des récits de vie, a pour
objectif de saisir l’interaction des inégalités sociales telle qu’elle est vécue par
les jeunes et d’analyser comment cette interaction façonne leur capacité d’agir de
façon favorable à leur santé. Ainsi, nous décrivons une démarche méthodologique pour
l’étude de la capacité d’agir pour la santé afin de proposer une nouvelle grille de
lecture, empiriquement fondée, pour la conceptualisation des programmes en promotion
de la santé.;