Description : La Loi concernant les soins de fin de vie est entrée en vigueur au Québec en décembre
2015. En effet, depuis ce jour, une personne peut notamment demander, sous certaines
conditions, l’aide médicale à mourir. C’est à travers un processus à plusieurs étapes
que doit passer toute personne désirant se prévaloir de ce soin. Cependant, tel que
prévu dans la Loi, les professionnels de la santé impliqués du début à la fin dans
ces étapes sont les médecins et la place des travailleurs sociaux est peu discutée,
voire même absente. Notre étude vise donc à répondre à la question suivante : Quelle
est la place du soutien psychosocial dans la pratique de l’aide médicale à mourir
(AMM) au Québec ? Actuellement, aucune étude québécoise à notre connaissance n’est
centrée sur la personne qui demande l’aide médicale à mourir ni sur ses besoins d’accompagnement
en termes de soutien psychosocial dans ce processus. Une analyse documentaire a permis
d’étudier les 273 mémoires qui ont été déposés à l’Assemblée nationale du Québec lors
du mandat Consultation générale sur la question de mourir dans la dignité. L’approche
par questionnement analytique (Paillé & Mucchielli, 2012) a ensuite permis d’analyser
plus en profondeur les 20 mémoires qui ont émis des recommandations à l’égard du soutien
psychosocial dans l’AMM. Toutefois, en dépit de la mention des auteurs de ces mémoires
de l’importance d’accorder un soutien psychosocial dans ce processus, plusieurs de
leurs constats et recommandations n’ont pas été considérés dans l’élaboration de la
Loi. Prenant appui sur le cadre théorique des étapes du processus de deuil de Kübler-Ross
(1969), les résultats de cette étude suggèrent également la nécessité du soutien psychosocial
et de l’accompagnement auprès de la personne malade et sa famille tout au long du
continuum des soins en fin de vie, et ce jusqu’à la mort. Les conclusions mettent
de l’avant l’importance d’un travail multidisciplinaire dans le processus d’AMM afin
de permettre un accompagnement optimal selon les besoins des personnes en fin de vie,
plus précisément lors de l’évaluation des conditions d’admissibilités et du processus
décisionnel. D’ailleurs, l’accompagnement psychosocial des familles lors du processus
est tout aussi important, et ce, même à la suite du décès. Finalement, cette étude
met en évidence la place des travailleurs sociaux dans l’accompagnement à l’AMM pour
les personnes qui le demandent et pour leur famille. -- Mots-clés : Aide médicale
à mourir, soutien psychosocial, soins de fin de vie, soins palliatifs, processus de
deuil de Kübler-Ross;