Description : La santé publique envisage généralement le logement pour ses risques ou encore comme
un lieu pour intervenir auprès des populations vulnérables. Bien que pertinentes,
ces visions reposent sur une conception statique de la vulnérabilité et du logement,
mais elles négligent d’importantes inégalités de pouvoir et formes de care qui conditionnent
le rapport au logement et au système d’habitation. Le présent article mobilise les
éthiques du care et une approche intersectionnelle pour approfondir ces angles morts.
Ces perspectives théoriques permettent, d’une part, de concevoir le logement comme
un nœud pour le déploiement de relations, d’espaces et de temporalités favorables
au care pour se maintenir en santé. D’autre part, elles contribuent à définir le rôle
potentiel du logement pour imbriquer et créer une synergie de désavantages qui pose
des risques et crée une vulnérabilité par rapport à ceux-ci. Selon cette perspective,
des interventions en matière d’habitation peuvent jouer un rôle clé pour que les populations
en situation de vulnérabilité puissent reprendre du pouvoir sur leur situation et
constituer un moyen de lutte efficace contre les inégalités de santé.;