Description : Chez l’adulte, la production de neurones est possible grâce aux cellules souches neurales
(NSC) qui maintiennent la neurogenèse tout au long de la vie. La prolifération des
NSC permet de générer des progéniteurs puis des neuroblastes. Cependant, la difficulté
de croiser les données fonctionnelles et anatomiques pose un problème majeur pour
l’étude de la neurogenèse. Plusieurs publications indiquent que les NSC mitotiques
sont éphémères, ce qui nécessite la présence d’un réservoir de cellules pour leur
succéder. L’hypothèse est qu’il existe des NSC dormantes qui seraient activées pour
les remplacer. Anatomiquement, des cellules quiescentes, ayant la même morphologie
et des caractéristiques antigéniques similaires, sont présentes aux côtés des NSC
mitotiques, il a donc été suggéré que ces dernières forment le réservoir cellulaire.
Leur transition, de l’état de quiescence à actif, ainsi que leurs mécanismes d’activation
sont inconnus, mais représentent un enjeu majeur pour permettre la modulation de la
neurogenèse adulte. Afin de comprendre les mécanismes d’activation, nous avons voulu
comprendre comment des facteurs extrinsèques, aux effets opposés, sont intégrés par
les NSC et les progéniteurs. Ainsi, nous avons choisi d’opposer un facteur stimulant
la prolifération cellulaire (EGF) à un anti-neurogénique (BMP). Les résultats obtenus
démontrent que BMP est dominant sur l’ensemble des comportements cellulaires observés
tels que la prolifération et la différenciation in vitro. La prépondérance de BMP
n’est pas obtenue par l’inhibition des voies de signalisation en aval d’EGF, puisque
la Rapamycine, un inhibiteur de mTOR, induit des effets différents de BMP. In vivo,
BMP limite la prolifération induite par EGF. Grâce à l’électroporation, technique
permettant de cibler spécifiquement les cellules astrocytaires du ventricule, nous
avons démontré que l’inhibition de la voie des SMAD, qui intègre le facteur BMP, permet
d’amorcer les NSC. Lors de cette expérience, nous avons réalisé que la grande majorité
des cellules électroporées étaient quiescentes, nous offrant ainsi l’opportunité de
définir les propriétés biologiques de ces cellules dormantes. Ainsi, cette approche
nous a permis de déterminer que les cellules électroporées ne produisent que très
peu de neurones. De plus, elles ne permettent pas la régénération de la zone sous-ventriculaire
ni la production de neurosphères, ce qui implique qu’elles sont difficilement activables.
Cependant, l’induction de la voie d’EGF dans ii celles-ci permet de les amorcer et
de les faire entrer dans le cycle cellulaire. Nos résultats suggèrent donc que les
cellules électroporées ne contribuent que faiblement à la neurogenèse adulte et à
la production des NSC mitotiques. Avec ces données obtenues, nous pouvons supposer
qu’il existe une hétérogénéité des cellules astrocytaires, au contact du liquide cérébro-spinal,
dont certaines populations seulement contribuent à la neurogenèse ou que les NSC mitotiques
sont générées à partir d’une autre population cellulaire.;