Description : L’accès à la contraception d’urgence (CU) a évolué depuis sa mise à disposition. Elle
est désormais disponible sans ordonnance et sans restriction en pharmacie et auprès
de nombreux professionnels de santé. Cet article vise à étudier le niveau et les facteurs
associés à l’utilisation de la CU en France métropolitaine en 2016, suite à ces évolutions
et à la reconfiguration du paysage de la contraception régulière observée depuis 2012.
En 2016, 6,2% des femmes âgées de 15-49 ans exposées à un risque de grossesse non
prévue ont eu recours à la CU au cours des 12 derniers mois. Les femmes les plus jeunes,
celles résidant en région parisienne et celles utilisant des méthodes de contraception
hormonale dont l’efficacité dépend de la prise régulière (pilule, patch, anneau) sont
celles qui utilisaient le plus cette méthode de rattrapage. Les indicateurs de prises
de risques sexuels comme la déclaration d’une infection sexuellement transmissible,
d’une grossesse non prévue ou d’un multipartenariat récent étaient également associés
à une utilisation plus fréquente de la CU. Enfin, il existe un lien entre utilisation
de la CU et les connaissances et perceptions. Les femmes ayant une bonne connaissance
des délais de prise et celles qui percevaient la CU comme efficace déclaraient un
recours plus fréquent. Malgré un accès facilité et une évolution importante du paysage
contraceptif, l’utilisation de la CU n’a pas progressé en France. De même, le profil
des femmes qui y ont eu recours dans les 12 mois précédant l’enquête a peu évolué.
La promotion de la contraception d’urgence comme complément à une contraception régulière
doit être soutenue dans un contexte de stabilité du nombre de grossesses non prévues
et d’interruptions volontaires de grossesse.;