Description : La prothèse d’épaule est la troisième arthroplastie pratiquée derrière la prothèse
totale de la hanche et du genou en chirurgie orthopédique et traumatologique. Deux
types d’implant sont à notre disposition : la prothèse totale anatomique et la prothèse
inversée. La prothèse totale anatomique reproduit au mieux l’anatomie de l’épaule
et est utilisée pour traiter les affections dégénératives et certaines fractures.
Les résultats obtenus sont bons à court et moyen termes (5 à 10 ans), avec un score
fonctionnel de Constant d’environ 95 %. À long terme, au-delà de 15 ans, la situation
se dégrade en raison principalement d’un descellement du composant glénoïdien. Les
pistes suivies actuellement pour améliorer la survie de cette arthroplastie et l’amélioration
des matériaux et du design de la glène prothétique et de la technique de pose par
l’utilisation de la navigation, de la planification numérique ou encore des ancillaires
de pose dédiés au patient. La prothèse inversée d’épaule est une invention française
du professeur Paul Grammont qui a révolutionné le traitement des omarthroses excentrées
par grande rupture de la coiffe des rotateurs, des fractures de l’extrémité supérieure
de l’humérus de la personne âgée. Néanmoins son taux de complication reste élevé,
supérieur à 10 % et la survie de cet implant : Les résultats à long terme, à plus
de 10 ans et plus restent bons, avec un score de Constant d’environ 70 % et un taux
de survie de 95 % des prothèses inversées mises en place pour une omarthrose excentrée,
de 88 % pour les séquelles de fracture et de 80 % dans les reprises. Les encoches
du col de la scapula sont par contre très fréquentes (50 à 70 %) et menacent la tenue
de l’implant glénoïdien (glénosphère) à très long terme. Les progrès sont attendus
par l’aide informatique pour placer la métaglène en position optimale pour éviter
ces encoches, en l’orientant et en le translatant vers le bas, en le latéralisant
par greffe osseuse (bio-RSA) ou en utilisant des implants quasi sur mesure pour obtenir
cette latéralisation mais aussi palier à une usure de la glène asymétrique ou à une
perte de substance osseuse dans la chirurgie de reprise. Le but à atteindre est d’éloigner
au maximum la prothèse humérale du col de la scapula.;