Description : Les microorganismes produisent naturellement des antibiotiques qui inhibent la croissance
d’autres microorganismes compétiteurs. Pour survivre, ils développent des mécanismes
génétiques et biochimiques de résistance aux antibiotiques, qui ont largement diffusé
entre espèces du fait de leurs échanges génétiques fréquents. Or depuis les années
1940, l’homme a développé de nouveaux antibiotiques et leur utilisation est devenue
massive : en 15 ans la consommation mondiale d’antibiotiques a augmenté de 65%, principalement
dans les pays à revenu intermédiaire ou faible. Ce phénomène planétaire représente
aujourd’hui une préoccupation majeure en santé publique. Certaines bactéries pathogènes
pour l’homme et les animaux sont devenues résistantes à la plupart des molécules antibiotiques
développées par l’industrie pharmaceutique. De plus, les antibiotiques administrés
à l’homme et aux animaux, et les bactéries résistantes sélectionnées chez ces hôtes,
ont été largement disséminés dans l’environnement. Les bactéries ont évolué elles
aussi vers une augmentation de leurs capacités d’antibiorésistance. Il existe des
échanges permanents entre les flores bactériennes de réservoir environnemental, animal
ou humain. La lutte contre l’antibiorésistance doit donc être envisagée de façon globale.
Ne devrait-elle pas prendre en compte les effets des antibiotiques sur ces différents
réservoirs ?;