Description : Introduction - Il existe encore peu d’informations en France permettant d’apprécier
le poids des syndromes parkinsoniens (SP), dont la maladie de Parkinson représente
la cause la plus fréquente, en termes de fréquence, de recours aux soins ou de mortalité.
L’objectif de cette étude était de décrire la mortalité associée aux SP en France.
Méthodes – Les analyses présentées dans ce rapport concernent les décès survenus en
France en 2010, extraits de la base nationale du CépiDc-Inserm. Les décès dont le
certificat contenait, en cause initiale ou associée, un code de SP selon la Classification
internationale des maladies (CIM-10) (G20 à G23, sauf G21.0 seul, ou F023) ont été
sélectionnés. L’évolution des taux de mortalité a été étudiée sur la période 2000-2010.
Les autres causes de décès mentionnées sur ces certificats de décès ont été étudiées.
Enfin, les causes initiales de décès des individus dont le certificat de décès mentionnait
un SP en cause associée ont été comparées à celles observées chez les personnes décédées
sans mention de SP. Résultats - Parmi les 514 084 décès rapportés en 2010 chez les
sujets âgés de 50 ans et plus, 1,9% mentionnaient un SP. Comparées aux personnes décédées
sans mention de SP, les personnes décédées avec une SP étaient en moyenne plus âgées
au moment du décès (82,7 vs 79,5 ans). Après prise en compte de l’âge, les personnes
décédées avec SP étaient significativement plus souvent des hommes (56,6% vs 49,8%),
plus souvent mariées (48,3% vs 40,6%) et elles décédaient deux fois plus souvent en
maison de retraite (23,2% vs 12,0%). Le taux de mortalité, standardisé sur l’âge,
était en 2010 de 41,1/100 000 personnes-années (65,3 chez les hommes et 27,7 chez
les femmes). Entre 2000 et 2010, on observe une stabilité des taux standardisés de
mortalité. Comparée aux personnes décédées sans mention de SP, la distribution des
causes initiales de décès dans les cas où la SP n’est mentionnée qu’en cause associée,
montre, après ajustement sur l’âge et le sexe, que les malades parkinsoniens sont
décédés plus souvent avec une démence (ORa 1,62, IC95% [1,46-1,80]), d’une autre maladie
du système nerveux (ORa 2,18 [1,81-2,61]), de pneumopathie d’inhalation d’aliments
(ORa 2,34 [1,94-2,82]), de maladie veineuse thromboembolique (ORa 1,45 [1,12-1,87]),
de maladie cérébrovasculaire (ORa 1,44 [1,30-1,60]) ou de chute (ORa 2,21 [1,83-2,69]).
À l’inverse, le risque de décéder d’une tumeur invasive est chez eux diminué (ORa
0,44 [0,40-0,48]). Conclusion - Ce travail a permis de dénombrer et de caractériser
les personnes décédées avec un SP en France en 2010 et de documenter les causes de
leur décès. Néanmoins, en raison de la sous-déclaration des SP dans les certificats
de décès, qui a elle-même pu évoluer avec le temps, la prudence est de mise dans l’interprétation
de ces résultats.;