Description : Une surveillance des grippes sévères hospitalisées en réanimation a été mise en place
en 2009. Elle est animée chaque saison grippale au niveau régional par les Cire en
lien avec les services de réanimation. Après plusieurs saisons, une hétérogénéité
des taux de cas signalés a été observée selon le virus prédominant et la région. La
présente étude avait pour objectif d’étudier l’exhaustivité de la surveillance, globalement
et au niveau régional, et les facteurs pouvant contribuer aux variations. Le principe
a été de comparer les cas signalés dans le cadre de la surveillance à une source d’information
indépendante : les séjours hospitaliers enregistrés dans le PMSI. Les cas sélectionnés
étaient les patients admis en réanimation avec un code diagnostic de grippe. Le croisement
des cas identifiés dans les deux sources a permis d’estimer le nombre total de cas
par une méthode de capture-recapture. Une description des différentes modalités régionales
de surveillance a été réalisée par une enquête auprès des Cire. Pour les 17 anciennes
régions métropolitaines ayant participé (sur 22), le nombre total de cas a été estimé
à 4 435 [4 352-4 519] sur les saisons 2009-2010 à 2012-2013. L’exhaustivité de la
surveillance était estimée globalement à 47% [47-48%], avec des variations régionales
allant de 28% à 74%. L’envoi d’un bilan hebdomadaire aux cliniciens effectué par certaines
Cire était associé à une meilleure exhaustivité (63% vs. 46%, p 0,02). L’exhaustivité
du codage grippe dans le PMSI était estimée à 73% [72-74%]. L’incidence globale estimée
variait selon la saison de 14 à 30 cas/million d’habitants. Sur chacune des saisons
étudiées, un gradient géographique était observé avec des incidences plus élevées
dans l’est de la France. L’étude a permis de formuler des pistes d’amélioration dont
l’utilisation en routine des données du PMSI, consolidées en fin saison, pour compléter
les données de surveillance. Un allègement de l’animation du réseau actuel est à l’étude
avec une orientation vers un système sentinelle et une optimisation des modalités
de surveillance en région.;