Description : En Suisse, différentes dispositions légales sont prévues pour gérer les décisions
médicales en cas de perte de capacité de discernement ou d’incapacité à s’exprimer
(représentant-e thérapeutique, directives anticipées, mandat pour cause d’inaptitude).
Ces outils, sur lesquels la Suisse a légiféré en 2013, redéfinissant ainsi le droit
national de protection de l’adulte, ont pour but de promouvoir et de garantir l’autodétermination
des patients et la solidarité familiale. Cet article revient sur les conditions d’émergence
de tels outils, sur leurs fondements moraux et sur les applications concrètes qu’en
font les proches de patient-e-s. Sur la base d’une recherche par entretiens, les auteurs
réfléchissent sur la façon dont la place et le rôle des proches se concrétisent dans
les situations de fin de vie. Si la délégation aux proches de certaines décisions
participe d’une « démocratisation » de la prise de décisions, elle génère également
des incertitudes susceptibles d’en remettre en question l’efficacité. Plus largement,
les auteurs questionnent la place des proches dans l’institution médicale.;