Description : L’autopsie médico-scientifique (distincte de l’autopsie médico-légale et du don d’organe
ou de tissu à la science ou à visée thérapeutique) est en voie de disparition en France
chez l’adulte et l’enfant. L’utilité de cet acte, comme celle de la foetopathologie
bien plus largement pratiquée, est pourtant incontestable pour la santé publique et
l’épidémiologie: il révèle un nombre non négligeable d’erreurs diagnostiques, parfois
majeures et multiples ayant échappé aux techniques d’investigation les plus modernes;
il est nécessaire au diagnostic de certaines maladies et à certaines recherches… L’Académie
nationale de Médecine rappelle les dispositions réglementaires qui en garantissent
l’éthique. Elle analyse les causes de sa désaffection: réglementation parfois mal
adaptée, tabous sociologiques, raisons religieuses erronées, croyance tant des médecins
que des familles en l’infaillibilité des techniques modernes de diagnostic ante-mortem
qui contraste, dans une société imprégnée de multiples cultures, avec la remise en
question du pouvoir médical et la crainte de poursuites judiciaires. S’y ajoutent
le coût de l’autopsie, des techniques modernes qui doivent lui être associées et de
la mise aux normes des salles d’examen. L’Académie nationale de Médecine rappelle
enfin la raréfaction des spécialistes de cette pratique et son absence du cursus d’enseignement
médical. Elle préconise six mesures susceptibles de remédier à cette situation.;