Libellé préféré : Aide publique;
Identifiant d'origine : M0018086;
CUI UMLS : C0034017;
Alignements automatiques exacts (par équipe CISMeF)
Record lié au concept
Type(s) sémantique(s)
N2-AUTOINDEXEE
Positionnement du Haut Conseil de la santé publique sur l’aide médicale de l’État
(AME)
https://www.hcsp.fr/explore.cgi/avisrapportsdomaine?clefr=1405
Le HCSP tient à souligner les vertus de l’aide médicale de l’État (AME) pour la santé
publique de tous les concitoyens, et partage quatre valeurs fondatrices : Les bénéficiaires
de l’AME sont à sur-risque d’être atteints de maladies infectieuses qui affectent
d’abord leur santé, mais sont également susceptibles d’être transmises à la population
générale si elles ne sont pas dépistées et traitées efficacement. Faciliter l’accès
aux soins des patients permet non seulement de les soigner conformément au devoir
d’humanité mais de protéger la collectivité, comme parfaitement démontré pour la tuberculose,
le VIH-sida, les hépatites virales, les infections sexuellement transmissibles (IST),
la Covid-19, … Les bénéficiaires de l’AME sont également plus exposés aux troubles
psychiques en raison de leurs conditions de vie souvent difficiles et précaires ainsi
que des évènements qu’ils ont pu vivre avant et pendant leur parcours migratoire voire
parfois, de troubles liés à l’usage de substances. Là aussi la prise en charge rapide
et adaptée des personnes concernées, et en particulier de leurs psychotraumatismes
si fréquents, est justifiée d’un point de vue de santé publique, facilitée par la
couverture proposée par l’AME et bénéficie à toute la collectivité, en limitant les
décompensations psychologiques non médicalisées. L’AME permet aussi aux personnes
concernées de bénéficier de soins en ville (consultations en médecine générale, médecine
spécialisée, soins infirmiers, biologie, imagerie…). Remettre en cause ce dispositif
induirait automatiquement un transfert d’activité et aussi un surcroit de charge financière
sur le système hospitalier et les acteurs territoriaux et associatifs, retentissant
immédiatement sur toute la collectivité. En particulier, l’impact sur les services
d’urgence, déjà chroniquement en tension, pourrait être conséquent, exposant tous
ses usagers au risque de soins de moindre qualité. Par ailleurs, les permanences d’accès
aux soins de santé (PASS), les équipes mobiles psychiatrie précarité (EMPP) et les
consultations associatives et en centres de santé territoriaux déjà tournées vers
les populations précaires apparaissent structurellement bien trop fragiles pour apporter
une offre de soins alternative suffisante en cas de suppression de l’AME. Contraindre
les soignants à renoncer à soigner est non seulement contraire au code de déontologie
et l’énoncé du serment d’Hippocrate - « Je donnerai mes soins à l’indigent et à quiconque
me le demandera », une valeur partagée par tous les autres professionnels de santé
- mais à haut-risque de majorer la souffrance au travail aujourd’hui exprimée par
un nombre élevé de soignants de tous métiers. Les conséquences en seraient très néfastes
non seulement pour les acteurs concernés mais aussi pour l’attractivité des métiers
et pour la qualité globale de la prise en charge de tous les concitoyens.
2024
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