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Médecine du travail du personnel hospitalier

Mots à maux… Expression de la souffrance chez les soignants en psychiatrie. Étude comparative en France et dans trois autres pays européens.

ANNALES MEDICO-PSYCHOLOGIQUES, Novembre 2006, Vol. 164, n° 9, p. 732-748
Mots à maux… Expression de la souffrance chez les soignants en psychiatrie. Étude comparative en France et dans trois autres pays européens.
Estryn-Behar, Duville, Menini, Le Foll, Le Nézet, Bocher
La réorganisation des soins liée aux réformes économiques engagées pour l’ensemble du système de soins permet-elle une satisfaction professionnelle des soignants ? L’enquête PRESST-NEXT permet de comparer les réponses des soignants de psychiatrie, comparés aux soins généraux, en France, Allemagne, Grande-Bretagne et Slovaquie. La première partie descriptive permet de mettre en évidence un âge élevé des soignants, une présence masculine importante et un pourcentage de personnel qualifié supérieur aux autres disciplines. La perception de leurs conditions de travail par les soignants de psychiatrie montre que la pénibilité physique n’est pas absente dans ce secteur, que l’exposition à la violence y est forte, mais la violence évitable, et que plus de la moitié des soignants déclarent un manque de soutien psychologique. Nous constatons, après ajustement sur le sexe, l’âge et le grade, que le risque d’avoir un faible score d’insatisfaction professionnelle est nettement moindre en psychiatrie par rapport à la médecine-chirurgie (Odds ratio OR=0,69 ; IC à 95 % 0,58–0,81). Le risque d’avoir un score élevé de pression temporelle (OR=0,20 ; 0,16–0,23) et le risque d’avoir un score élevé d’incertitude concernant les traitements (OR=0,49 ; 0,42–0,56) sont inférieurs en psychiatrie par rapport à la médecine-chirurgie. Les soignants de psychiatrie ont déclaré près de six fois plus que ceux travaillant en soins intensifs avoir été confrontés à des événements violents au moins une fois par mois. L’analyse des facteurs associés, en psychiatrie, à l’envie de quitter la profession ou de changer d’établissement montre l’importance de l’ambiance de travail puisque sont prédominants le harcèlement des supérieurs, l’insatisfaction des perspectives professionnelles, le manque d’utilisation des compétences.

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doi:10.1016/j.amp.2006.02.007

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