Beaucoup d'interrogations sont actuellement soulevées par les choix stratégiques en matière de lutte contre la fièvre aphteuse, à l'occasion de l'épisode que connaît actuellement le Royaume-Uni, et qui menace également le continent. En effet, voilà une maladie extrêmement contagieuse, capable de diffuser à très grande vitesse et à très grande distance, y compris par voie aérienne (pour une synthèse récente, voir [1]). Les caractéristiques de résistance de ce virus, son excrétion à très haut titre, en particulier par les porcs, son incubation très courte, rendent la génération de foyers secondaires extrêmement efficace. Il existe des vaccins très efficaces, qui ont été utilisés pendant une trentaine d'années à large échelle en Europe, de manière obligatoire dans la plupart des pays. Pourtant, l'usage de ces vaccins est devenu interdit en Europe (sauf dérogation exceptionnelle) à partir du 31 décembre 1991. Certains pays comme le Royaume-Uni, protégés par leur situation insulaire ou leur position nord-européenne, avaient largement anticipé cette interdiction. Quelles sont les raisons qui ont conduit à ces décisions ?