Oncogériatrie : le quotidien de demain
Auteurs : AUCLERC G1, SPANO J1, BRUNET-POMMEYROL A2, ANTOINE E1, KHAYAT D1Du fait du vieillissement de la population, et de l'accroissement de l'incidence des cancers avec l'âge, plus de la moitié des cancers surviennent après 65 ans, et ce taux ira en augmentant. Le pronostic des cancers chez les sujets âgés est en général plus péjoratif que chez les sujets plus jeunes, du fait d'un diagnostic souvent tardif, lié à la comorbidité fréquente et au refus du patient et de son entourage d'investigations complémentaires. Les modifications physiologiques liées à l'âge touchent toutes les fonctions en particulier au niveau hématologique, hépatique et surtout rénal. Si on adapte la chimiothérapie à ces anomalies métaboliques, la tolérance et l'efficacité sont identiques à celles des sujets plus jeunes contrairement aux idées reçues ce d'autant que nous disposons d'antiémétiques plus efficaces, de facteurs de croissance pour prévenir anémie et leucopénie, et de médicament protecteur des tissus. De plus, il existe de nouveaux critères d'évaluation de l'état physiologique des patients permettant un traitement efficace adapté. Il est capital d'apporter une information spécifique sur le cancer aux sujets âgés, et de modifier les attitudes de l'entourage y compris médical trop souvent défaitiste afin de ne pas refuser aux sujets âgés qui ont encore une espérance de vie importante, des thérapeutiques qui ont prouvé leur action chez les sujets plus jeunes et qui sont aussi efficaces et aussi bien tolérées chez les sujets âgés. L'absence de protocole de traitements spécifiques aux sujets âgés, explique en partie cela, et justifie la mise en place d'essais thérapeutiques d'oncogériatrie.