Au cours des 30 demières années, de nombreaux travaux ont mis l'accent sur quelques faits de société parmi les plus alarmants: l'échec scolaire, les illettrismes, leurs coûts économiques et leurs conséquences sociales. Face à ce constat, dans les années 70, les ortho chonistes ont attiré l'attention des pouvoirs publics en formulant l'hypothèse du dépistage des troubles du langage pour prévenir l'apparition et le développement des carences, dysfonctionnements et troubles contenus dans ces déficits langagiers. Une recherche-action, déployée sur tout le territoire français, a permis, en 1974, la création d'un test de dépistage précoce, le TDP 81, visant à évaluer rapidement chez l'enfant, le niveau auditif, les capacités perceptives et mnésiques, l'orientation et la structuration dans l'espace et le temps, les performances de la parole et du langage verbal (compréhension, construction et formulation du langage, raisonnement logique, notamment). Les résultats des études longitudinales pratiquées, entre 1985 et 1991, auprès de sujets testés dans les années 82-84, ont permis d'émettre l'hypothèse selon laquelle 70 p. cent au moins des enfants concernés par ces études longitudinales et qui se trouvent aujourd'hui en échec scolaire patent, auraient éte dépistés dès l'age de 4 à 5 ans. Les études complèmentaires effectuées dans les années 90 à 95 auprès de jeunes adultes illettrés, et auprès de collégiens dits « en difficulté scolaire », montrent que ces deux populations présentent un profil perturbé, fondé sur des carences structurales cognitives et linguistiques comparables, mettant ainsi en évidence la nécessité d'un dépistage précoce.