Quelle collaboration clinico-biologique pour la prise en charge des intoxications aiguës ?
Auteurs : VINCENT F1, DANEL V1A l'heure où un certain nombre de biologistes ont déjà acquis une expérience en toxicologie analytique et où d'autres, de plus en plus nombreux, souvent issus d'hôpitaux généraux, désirent étendre leur domaine d'activité à cette discipline, il semble opportun de s'interroger sur le bien fondé des analyses toxicologiques. Le nombre d'intoxications aiguës admises dans les services d'urgence est en constante augmentation et nous sommes contraints d'admettre que la demande d'analyses toxicologiques est souvent trop systématique, onéreuse, mal exploitée, et même parfois inutile. Quelle collaboration entre cliniciens et biologistes pourrait rationaliser cette activité ? Cette collaboration peut exister à deux niveaux différents : - Un niveau incontournable qui s'inscrit dans l'activité quotidienne, au moment de la prise en charge du patient ; seul le dialogue, basé sur un échange d'informations cliniques ou biologiques, permet de justifier la demande, de définir un bilan toxicologique adapté à la situation, et de choisir la méthode à mettre en oeuvre. Les résultats d'analyses doivent être commentés par le biologiste et discutés. - En dehors du cas clinique lui-même, cliniciens et biologistes doivent entamer un travail de fond et une réflexion commune qui doivent déboucher sur des bilans d'activité, des bilans d'efficacité, des protocoles de travail et des enquêtes épidémiologiques. La collaboration, souvent élargie à d'autres disciplines, doit se prolonger bien au-delà de l'intoxication lors de l'exploitation des résultats, de la diffusion de l'information, sur le réseau Internet par exemple, ou lors de la rédaction d'articles scientifiques.