Facteurs influant sur la fréquence et sur le niveau de sensibilité aux antibiotiques des souches d'Escherichia coli et Proteus mirabilis isolées au cours des infections urinaires chez les patients ambulatoires
Auteurs : Observatoire national de l'épidémiologie de la résistance des bactéries aux antibiotiques (OBERBA)Date 2000, Vol 30, Num 11, pp 714-720Revue : Médecine et maladies infectieusesObjectifs - Établir dans les infections urinaires diagnostiquées dans les laboratoires de ville chez les patients ambulatoires la relation entre les antécédents d'antibiothérapie, d'hospitalisation ou d'infection urinaire avec la nature et la sensibilité aux antibiotiques des bactéries isolées. Méthodes - Les données provenant d'études multicentriques portant sur les infections urinaires chez les malades ambulatoires menées entre 1996 et 1998 par trois réseaux, deux réseaux de laboratoires d'analyses médicales de ville (Aforcopi-Bio et Épiville) et un réseau d'hôpitaux généraux (réseau Île-de-France) fédérés dans l'Observatoire national de l'épidémiologie de la résistance des bactéries aux antibiotiques (ONERBA) ont été réunies et analysées. Résultats - Escherichia coli était le premier agent responsable (69 à 77 % des souches). Chez les patients avec antécédents d'antibiothérapie et d'hospitalisation depuis respectivement moins de 1,3 mois (étude Épiville) ou six mois (étude Aforcopi-Bio), E. coli était significativement : 1) moins fréquemment isolé au profit des entérocoques, des entérobactéries du groupe 3 ou de Pseudomonas aeruginosa, 2) moins sensible aux aminopénicillines, au cotrimoxazole et aux quinolones. Chez les patients ayant eu une infection urinaire depuis moins de six mois, on trouvait également une moindre sensibilité de E. coli à ces mêmes antibiotiques. Les souches de Proteus mirabilis résistant à l'acide nalidixique provenaient significativement plus souvent (étude Île-de-France) de patients âgés ou hospitalisés le mois précédent. Conclusion - Les antécédents d'antibiothérapie, d'hospitalisation ou d'infection urinaire récente influent sur la répartition des bactéries et/ou la résistance aux antibiotiques dans les infections urinaires chez les patients ambulatoires.