L'étude de l'impact des guerres sur l'évolution de la nuptialité n'a jamais été approfondi suffisamment par les démographes. Ils se sont généralement tenus à constater que la mobilisation et la détention des hommes provoquaient une baisse du nombre des mariages. S'appuyant sur deux évènements plus récents, la guerre d'Algérie puis la guerre du Golfe, l'auteur nous montre qu'on ne peut négliger les effets psychologiques des conflits voire des menaces de conflit. Concernant la deuxième guerre mondiale, on peut constater que de nombreuses jeunes filles de France n'ont pu se marier, ou ont vu leur mariage retardé, du fait de la mobilisation, de la captivité ou du départ en STO de leurs prétendants putatifs. Il serait intéressant de se pencher sur l'exceptionnel nombre de veuves et surtout de divorcées parmi les femmes qui se sont mariées en 1939. Il est à noter en effet que lorsque le bruit des bottes domine, la nuptialité des célibataires baisse tandis que celle des veuves et divorcées augmente. (graphiques, tableaux).