En matière de retraite, un critère de neutralité assez naturel est celui de l'équivalence entre l'ensemble des cotisations versées et l'ensemble des prestations reçues, au cours du cycle de vie. Comment se situent les différents systèmes nationaux par rapport à cette norme ? Les systèmes de tradition bismarckienne, appelés aussi assurantiels, sont ceux qui devaient s'en rapprocher le plus ; mais les écarts entre espérances de vie, en introduisant des effets anti-redistributifs, les éloignent de cette neutralité. Les systèmes dits beveridgiens compensent en partie ces inégalités : ils versent des prestations forfaitaires indépendantes du revenu ou des contribution passées. Mais ils ne remplissent qu'imparfaitement la fonction de remplacement du revenu perdu lors du passage à la retraite - sauf lorsque ce revenu est faible - ce qui impose le recours à des couvertures privées complémentaires.