L'existence d'un blocage séculaire d'une succession végétale est discutée en faisant appel à différents arguments. La similitude entre les compositions floristiques d'un polder récent et de prairies naturelles dont l'origine remonte au Moyen Ae représente le constat initial. Les données pédologiques montrent qu'après une désalinisation lors de la poldérisation, les sols ont conservé une salinité résiduelle. L'étude du fonctionnement hydrique permet de comprendre la stabilisation des mécanismes pédologiques. Le régime hydrique est étroitement dépendant du microrelief directement hérité des vasières initiales, mais c'est la pratique permanente du pâturage depuis le Xe siècle qui constitue le facteur essentiel du blocage successionnel.